Le  marathonien du ciel

Le marathonien du ciel

Sports et loisirs

Le marathonien du ciel

Johnny Alvarez est l’un des tout premiers Valaisans à s’être initié au parapente. À 58 ans, il vit de sa passion à Crans-Montana où il pratique le vol de longue distance, sa discipline préférée.

En 1986, alors qu’il songe à devenir pilote de deltaplane, Johnny Alvarez s’intéresse à une nouvelle invention : le parapente. « On était une petite équipe de copains et on faisait des sauts de puce, entre Aminona et Miège. Les voiles de l’époque n’avaient aucune performance. Pour un kilomètre parcouru verticalement, elles ne couvraient que deux kilomètres et demi de distance. Actuellement, elles en parcourent onze.»

Grâce au progrès et aux meilleures connaissances de la météo, les distances se sont considérablement allongées. En cette matinée de la fin du printemps, Johnny Alvarez observe un léger voile nuageux et quelques cumulus en formation au-dessus de la télécabine des Violettes. « Ces jours-ci, les conditions commencent à devenir favorables. » Avant le décollage, le matériel nécessaire à sa sécurité et son confort est méticuleusement contrôlé : vêtements très chauds, petit en-cas, instruments de vol et, plus insolite, une protection en cas d’envie pressante. « C’est indispensable lorsque l’on prévoit de rester entre huit et onze heures en l’air. » Après avoir soigneusement étendu sa voile sur la neige et démêlé les suspentes, le pilote s’élance pour un vol de durée moyenne, qui le conduira ce jour-là au- dessus du val d’Anniviers et de Loèche-les-Bains.

On était une petite équipe de copains et on faisait des sauts de puce, entre Aminona et Miège. Les voiles de l’époque n’avaient aucune performance. Pour un kilomètre parcouru verticalement, elles ne couvraient que deux kilomètres et demi de distance. Actuellement, elles en parcourent onze.

DE L’ANTICIPATION

La discipline est exigeante, physiquement et psychiquement. Lors de l’un de ses plus longs et plus beaux vols, Johnny Alvarez a couvert 240 kilomètres, de Riederalp à Martigny, survolant au passage Zermatt et le glacier du Rhône. À une altitude pouvant atteindre 5000 mètres et des vents souvent turbulents, je dois rester concentré en permanence.

Les voiles actuelles ont beaucoup gagné en sécurité, mais elles peuvent tout de même subir des fermetures qui les rendent instables. « Lorsque je traverse de forts courants thermiques dans les vallées encaissées, avec la roche au-dessous, je n’ai pas beaucoup d’échappatoires au cas où je devrais déclencher le parachute de secours. Il faut toujours anticiper les problèmes. Une fois au sol, l’adrénaline met longtemps à redescendre. »

Proposant des vols biplaces à ses clients, le parapentiste apprécie sans réserve les vols plus courts, autour de Crans- Montana. Depuis ces hauteurs, il peut observer la faune abondante, du côté du Rawyl ou de la Gemmi. Vu du ciel, le territoire semble chaque jour différent.

Légende photo: Avant chaque vol, qu'il soit régional ou de longue distance, Johnny Alvarez prend le temps de se concentrer et d'observer les conditions météorologiques. ©Pierre-Armand Dussex

 

LE VOL LIBRE, UNE DISCIPLINE DANS LE VENT

Pour pratiquer le vol libre en toute sécurité, les adeptes de parapente et de deltaplane doivent suivre une formation reconnue et être titulaires d’un brevet délivré par la Confédération. À Crans-Montana, l’école Flyin’high propose ses services aux apprentis pilotes.
Le Club de vol libre de Crans-Montana-Aminona, fort d’une petite centaine de membres licenciés, offre de nombreuses activités et animations, dans la région et à l’étranger. Crans-Montana Tourisme & Congrès recense toutes les activités en relation avec les sports aériens sur sa page internet : crans-montana.ch/fr/parks/sports_aeriens



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