
Un geek qui a « la tchatche »
Un geek qui a « la tchatche »
Avec dix ans au compteur et de l’énergie à revendre, la Jeunesse de Lens et Icogne contribue à l’animation des villages et à la vie sociale des 16-30 ans. Benjamin Cordonier, porte-parole de l’association, lève le voile sur ses activités.
Qu’est-ce que votre association apporte aux jeunes de la région ?
Une vie sociale et un moyen de s’intégrer. Notre local, situé dans l’ancienne garderie de Lens et mis à disposition par la paroisse, est ouvert deux jeudis par mois, de 18 à 22 h. Nous organisons des activités ponctuelles pour une septantaine de membres, mais aussi des événements pour toute la région.
Après la traditionnelle Racla’Zik, soirée raclette et musique début juin, quels sont vos prochains rendez-vous avec la population ?
Le plus important est l’Epikonik Festival (11-12 juillet), deux jours de concerts gratuits sur la place des écoles de Lens, qui attirent environ 700 personnes. En automne pour Halloween, nous décorons et animons la traversée de la forêt entre Lens et Icogne. Notre action la plus folle est liée à Carnaval, avec un char entièrement décoré par nos soins, la participation à six défilés en Valais et le largage de 1,5 tonne de confettis.
Comment qualifier l’état d’esprit de la Jeunesse ?
Convivial et solidaire ! Dernier exemple en date, pour la corvée du rangement du local, 16 personnes se sont spontanément portées volontaires. Notre association donne le goût de bouger pour la collectivité. Les trois quarts des jeunes actifs chez nous s’investissent dans d’autres sociétés locales de la région.
On a l’image d’une jeune génération plantée devant les écrans… Y a-t-il encore de l’intérêt pour ce genre de collectif ?
Bien sûr ! Je suis moi-même un grand consommateur d’écrans, mais la rencontre physique reste un besoin essentiel. D’autant plus dans les villages, où il n’y a pas grand chose à faire en soirée. Sans notre association, beaucoup de jeunes ne sortiraient tout simplement pas. Chez nous, ils trouvent une écoute hors du cercle familial et la possibilité de « refaire le monde » avec des personnes d’âges différents, puisque nos membres ont entre 16 et 30 ans.
Des projets en route ?
Oui, nous avons plein d’idées, mais pas toujours réalisables… Actuellement, nous nous concentrons sur l’organisation du Rassemblement des jeunesses valaisannes (RJV) en 2028 avec nos collègues de Randogne-Mollens. C’est un événement énorme, qui devrait attirer 8000 personnes sur le parking des Barzettes à Crans-Montana.
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PRO DE L’INFORMATIQUE Après un CFC de polymécanicien, je suis parti deux ans au Kosovo comme ambulancier de combat pour l’armée suisse. Pour occuper mes soirées, j’ai suivi une formation d’informatique à distance auprès d’une université californienne et commencé à construire des sites web. De retour à Lens, j’ai créé ma propre entreprise en digitalisation.
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TIRE-BOUCHON DES AUTRES Je fais mon coming-out officiel de non-buveur d’alcool (rires). Je n’aime ni le goût ni l’effet, et je ne sais plus quoi inventer pour refuser un verre. En revanche, je suis toujours partant pour ouvrir les bouteilles et véhiculer mes camarades en fin de soirée. Au comité de la Jeunesse, je suis celui qui serre des mains et qui a la tchatche.
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MOTARD INSPIRÉ La moto, c’est la liberté, être en communion avec les éléments, partir où l’on veut, quand on veut. Mes virées sont aussi des moments de réflexion, d’inspiration, de rencontres avec d’autres motards croisés en chemin. Mon rêve ? Relier le Cap Nord au Cap de Bonne-Espérance. Ce sera pour plus tard, quand j’en aurai fini avec « ma » jeunesse !
Légende photo : Benjamin Cordonier © Luciano Miglionico