Ava, le chatbot qui répond à (presque) tout

Ava, le chatbot qui répond à (presque) tout

Autour de nous

Ava, le chatbot qui répond à (presque) tout

Il a tout juste trois mois, le chatbot de Crans-Montana Tourisme & Congrès, et il se distingue déjà. Fruit d’un long processus de digitalisation, il est pour l’heure l’un des assistants touristiques virtuels les plus performants de Suisse. Et il va encore beaucoup progresser.

Quel temps fait-il ? Où puis-je manger une pizza ? Où louer des skis ? Autant de questions auxquelles peut répondre Ava, l’assistant virtuel de Crans-Montana Tourisme & Congrès. Pour l’interroger, il suffit de cliquer sur la pastille rouge en bas à droite de la page d’accueil du site internet de la destination. « Il est encore en phase expérimentale, mais il répond correctement à neuf questions sur dix, ce qui n’est déjà pas si mal », explique son « papa » Thierry Künzi, responsable informatique et technologie (IT) à CMTC.

Pour qu’Ava puisse répondre aux internautes, il ingurgite chaque nuit un kit d’informations concocté pour lui. Un menu varié composé d’activités, de restaurants, de magasins et autres horaires de bus. « Entre 4 h et 4 h 30 du matin, il ingurgite 5000 documents de format A4 en quatre langues », détaille Thierry Künzi. Tout est automatisé via des systèmes informatiques, qui notamment effacent les données périmées afin qu’Ava soit à jour. « Nous sommes un des seuls offices du tourisme en Suisse à rééduquer notre chatbot chaque nuit pour qu’il soit capable de donner toutes les infos en temps réel. De plus, il délivre avec ses réponses des liens vers le site internet de CMTC, ce qui enrichit l’information donnée. »

alimentation contrôlée

Selon Thierry Künzi, le lancement de ce chatbot était indispensable : « Ces assistants vont devenir incontournables. Ava nous coûte 50 francs par mois en abonnement aux API de ChatGPT, alors que si nous devions mandater une entreprise ayant acquis le savoir-faire, cela serait tout simplement hors de prix. »

Ava est « la récompense d’un long processus de digitalisation qui a débuté il y a dix-sept ans », raconte Thierry Künzi. Le Valaisan, alors âgé de 23 ans, est engagé pour repenser la digitalisation et le système d’information de la destination.

« Au début des années 2000, un simple changement de numéro de téléphone d’un prestataire devait être répercuté dans sept à huit systèmes informatiques différents », se rappelle-t-il. Le responsable IT et sa petite équipe commencent par mettre en place un Data Hub, puis un Open Data permettant à tous les prestataires de la station de s’approprier les données de CMTC (services, manifestations, activités, etc.) pour leur propre site internet. Plusieurs années plus tard, nouvelle étape avec la possibilité pour chaque prestataire d’introduire et mettre à jour lui-même ses données, épaulé d’un coordinateur partenaire de CMTC. Pour l’heure, 920 prestataires sur 1400 jouent le jeu.

Au fil des ans et de beaucoup de travail, CMTC a ainsi collecté une impressionnante quantité de données dont il est impossible de raconter ici l’entier de la genèse. Mais c’est grâce à toutes ces data qu’il a pu lancer son chatbot et peut lui servir des repas de plus en plus aboutis. « Tout cela, bien sûr, dans le strict respect de la nouvelle loi suisse sur la protection des données », tient à souligner Thierry Künzi.»

Légende photo : Crans-Montana Tourisme & Congrès est l’un des seuls offices du tourisme en Suisse à rééduquer son chatbot chaque nuit. Ces assistants touristiques virtuels vont devenir incontournables, selon Thierry Künzi responsable IT à CMTC. © Luciano Miglionico

Intelligence artificielle : Touradj Ebrahimi nous aide à prendre du recul

En moins de deux ans, l’intelligence artificielle s’est imposée dans nos vies. Cette notion un peu floue pour le commun des mortels est en phase de bouleverser notre travail, nos loisirs et même nos relations aux autres.

L’application ChatGPT d’Open AI, par exemple, répond à nos questions de façon déconcertante et génère des textes ressemblant parfois à s’y méprendre à ceux produits par un expert humain. Avec l’AI générative, qui permet de produire des résultats à partir d’instruction, un cap est franchi. Derrière ces capacités hors-norme, se posent de nombreuses questions éthiques et juridiques.

L’AI n’est pas une discipline informatique entièrement nouvelle mais ses applications évoluent à une vitesse foudroyante. Touradj Ebrahimi, Professeur à l’EPFL dont l’entreprise RayShaper est installée à Crans-Montana, travaille depuis de nombreuses année sur de puissants algorithmes utilisée en imagerie numériques. Son regard critique et ses conseils peuvent nous aider à déjouer les pièges et à mieux utiliser ces puissants outils.

Un entretien réalisé par Pierre-Armand Dussex.

 



ARTICLES CONNEXES