
Femme de recherche et de découverte
Femme de recherche et de découverte
Toujours partante pour valoriser l’histoire culturelle de la région, Sylvie Doriot Galofaro participe aux 125 ans de Crans-Montana à travers l’exposition de 40 photos retraçant le développement de la station.
Lorsque CMTC vous a contactée pour prendre part à ce projet, vous n’avez pas hésité ?
Il a tout son sens en rappelant le courage qu’il a fallu aux pionniers, Louis Antille et Michel Zufferey, pour construire l’Hôtel du Parc, le premier du Haut-Plateau. Les 40 photographies exposées retracent l’histoire de la station. Présentées en parallèle avec celles actuelles d’Olivier Maire, elles montrent Crans-Montana avant 1900 et après. En 1993, j’avais déjà fait partie de la commission qui avait monté une expo pour les 100 ans de la station. En 2005, j’ai rédigé mon 1er livre « Un siècle de tourisme à Crans-Montana » pour les 100 ans de l’Office du tourisme. Surtout, en 2009, j’ai reçu 1300 photos du Dr Théodore Stephani, acteur local majeur. J’ai réalisé ma thèse sur l’histoire sociale des représentations culturelles. Ça m’a pris 6 ans et encore 2 ans pour écrire l’ouvrage en lien !
Par vos divers travaux, le Dr Stephani a repris chair. Que penserait-il de l’évolution de la station ?
Il serait sans doute content. Il a saisi son potentiel : son climat idéal l’ayant d’abord positionnée comme une station de cure et son aura internationale. C’était un visionnaire. Il pratiquait les sports de randonnée, pas encore populaires. Il encourageait les espaces piétonniers alors même qu’il adorait les voitures. Il a compris aussi l’importance de la documentation. Crans-Montana lui doit beaucoup.
Du début de vos recherches historiques sur la région à aujourd’hui, que retenez-vous en priorité ?
Les rencontres. Après ma thèse, j’ai retrouvé la descendance du Dr Stephani. J’échange encore avec Françoise Besson, dite Ceska, l’épouse d’Arialdo, le petit-fils du docteur. Elle m’a raconté des histoires extraordinaires entrant en résonance avec la mienne. Nicolas Bouvier, un de mes auteurs préférés, est venu à Crans-Montana. De même que l’architecte Jean-Marie Ellenberger. Avant de transformer les anciens sanatoria, il s’y faisait soigner. J’ai récolté un matériel précieux pour mon prochain livre sur cet architecte hors du commun.
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UNE BELLE TÉNACITÉ J’ai consacré 8 ans de ma vie à cet ouvrage. Pour obtenir les droits de publication de l’affiche de couverture, j’ai mené un jeu de piste. J’ai fini par entrer en contact avec Monique Thorimbert, la fille de l’auteur. Une belle rencontre. En 2017, elle est venue d’Italie pour le vernissage du livre, touchée que son père retrouve ainsi la lumière.
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HORS SENTIERS BATTUS En 2012-2013, j’ai pris un an sabbatique. Avec ma fille, je suis partie à Zurich pour préparer ma thèse et passer le Goethe. J’enseigne l’histoire-géo et l’allemand au Centre scolaire de Crans-Montana où je me rends avec le vélo acheté dans cette ville que j’apprécie. J’y ai donné des cours de français et suis accréditée comme guide à Grossmünster et Fraumünster.
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GOÛT POUR L’INÉDIT J’ai toujours aimé les carnavals. Avant de me tourner vers l’histoire de l’art, j’ai travaillé comme ethnologue. Mon mémoire portait sur les écoles de samba et l’abolition de l’esclavage au Brésil. En 1988, j’y ai séjourné 6 mois pour mes recherches. Puis, j’ai donné des cours d’histoire du Carnaval de Venise à l’Unipop
de Sierre et de Crans-Montana.