Galerie d'art à ciel ouvert

Galerie d'art à ciel ouvert

Des goûts et des cultures

Galerie d'art à ciel ouvert

Catherine Bellan, Sandra Burrus et Mélanie Montani-Rey assurent la tenue de BIENALSUR à Crans-Montana. Ce concept, né en Argentine, présente des artistes contemporains dans les rues de la station.

À 11'921 kilomètres de Buenos Aires, Catherine Bellan et Sandra Burrus apportent les créations de BIENALSUR dans les rues de Crans-Montana. Ces duettistes se révèlent comme de véritables piles en belles énergies. Durant l’interview, les mots de l’une s’imbriquent dans les phrases de l’autre sans pause aucune. « Je viens régulièrement à Crans-Montana depuis ma tendre enfance », indique Sandra Burrus. « Cela fait une vingtaine d’années que j’y réside, complète aussitôt Catherine. Et nous voulions toutes les deux faire quelque chose d’artistique pour la station. »

Pour y arriver, petit retour vers 2017 où Catherine Bellan fait la connaissance, en Amérique du Sud, d’Anibal Jozami, créateur et directeur général de BIENALSUR. Cette manifestation, à l’échelle mondiale, réunit des plasticiens du monde entier. Sous cette appellation, des œuvres d’art sont présentées au public simultanément dans vingt-cinq pays et dans une centaine de lieux. « Pourquoi Crans-Montana ne se retrouverait pas aux côtés de Paris, Barcelone ou Rome ? » propose Catherine Bellan à Anibal Jozami. Celui-ci se déplace en Valais. Un petit tour en hélicoptère au-dessus des Alpes achève de le persuader. « Il est venu, il a aimé, il a dit banco ! », résume Catherine.

PLAISIR DU PARTAGE

« Avec le soutien des communes de la région, nous avons pu démarrer le projet. Pour les autorités, c’est une opportunité unique de présenter de l’art contemporain, de constituer une sorte de musée à ciel ouvert, rapportent Sandra et Catherine. Il y a derrière notre démarche le plaisir du partage. Les œuvres ne sont pas à vendre et nous travaillons bénévolement. »

Après un premier tour de chauffe en 2019 sur Lens et la Fondation Opale, BIENALSUR prend de l’altitude à Crans-Montana avec cinq réalisations issues d’une sélection drastique. « À Buenos Aires, le comité reçoit dans les 6400 propositions. Au final, il y en a 400 de choisies… », décrit Catherine. « Pour la Suisse, nous avons eu quatorze œuvres présentées. En collaboration avec les communes, nous en avons pris cinq, en fonction de notre budget. Certaines d’entre elles resteront définitivement, cela constituera une collection de sculptures. Crans-Montana se pose ainsi comme une ramification de BIENALSUR. Chaque lieu est une branche d’un réseau international », compare Sandra.

TOUTES LES GÉNÉRATIONS

BIENALSUR Crans-Montana s’est donné pour mission de prendre racine auprès du public depuis le 4 août. Rien n’aurait pu se faire sans l’aide des Rencontres culturelles de Crans-Montana, de la Loterie Romande et du Canton du Valais. « Pendant toute la durée de l’exposition, il y aura des visites guidées organisées par Sylvie Doriot et notamment durant le mois d’octobre, pour 300 élèves de nos écoles. Nous avons approché Jean-Paul Felley, directeur de l’EDHEA (École de design et haute école d’art, à Sierre), afin de motiver ses étudiants à venir. Passer par les générations plus jeunes nous permet de concerner leurs parents. » Des événements ponctuels se dérouleront autour de chaque sculpture. « Les artistes sont invités afin de détailler leur démarche, donner des conférences. Nous avons eu de la chance avec ceux qui sont déjà venus, ils avaient envie de parler ! », reprennent en tandem Sandra et Catherine. Pour quelles réactions auprès du public ? « Elles dépendent des tranches d’âge. Certaines sont assez amusantes. Quoi qu’il en soit, nous avons osé le faire. Cela a créé le buzz et les retombées médiatiques sont très positives », poursuit Catherine.

Après 2021 les regards se tournent vers l’horizon 2023. « Nous envisageons cet avenir avec beaucoup de positivité. Nous allons le faire, nous y croyons », appuient-elles. « Nous n’avons pas le droit de nous arrêter », estime Catherine. Démarre alors la visite depuis le sommet de la rue du Prado. « Vous êtes entre de bonnes mains, glisse leur ami François Barras de passage. Mais vous en avez jusqu’à 22 heures ! » Sourires complices de mes guides, car nous sommes onze heures plus tôt…

Légende photo : Catherine Bellan a obtenu une exception pour la station. D’ordinaire, les expositions durent trois mois. À Crans-Montana, cela sera six, jusqu’au 31 mars 2022, afin que les hôtes de la saison d’hiver puissent aussi en bénéficier. ©Luciano Miglionico

  1. Parallèle
    Parallèle

    Le thème de BIENALSUR est déterminé en fonction des créations présentées. L’édition 2021 évoque les rapports entre l’art et la nature. Lokis VII, de l’artiste suisse Denis Savary, montre un ours en fibre de carbone.

  2. Pérénité
    Pérénité

    The Source, fontaine conçue par Agustina Woodgate (Argentine) symbolise la difficulté d’accéder à une ressource essentielle comme l’eau. Il s’agit d’une œuvre pérenne qui restera à la fin de cette édition.

  3. Partenariat
    Partenariat

    « Nous évoluons de l’international au local et nous avons ainsi pu mettre en avant un artiste de la région, Christian de Belair », souligne Catherine Bellan dont la manifestation est portée par onze partenaires

BIENALSUR Crans-Montana 2021

La culture occupe une place de choix dans l’offre de la destination. Né en Argentine, BIENALSUR est un concept d’exposition d’art contemporain qui se diffuse dans le monde entier et a trouvé à Crans-Montana une galerie d’art à ciel ouvert.

 



ARTICLES CONNEXES