Les temps du  Caprices Festival

Les temps du Caprices Festival

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Les temps du Caprices Festival

Il y a vingt ans, le 3 mars 2004, résonnaient dans la station les premiers accords du Caprices Festival. Au gré des éditions, il y a eu de constantes évolutions de lieux et de styles. Survol de celles-ci avec Joseph Bonvin, devenu président de l’association qui gère le Festival.

En deux décennies, le Caprices Festival a rempli sa mission initiale : rajeunir l’image de Crans-Montana. Cette volonté, posée dès le départ par ses initiateurs et les communes, perdure. Joseph Bonvin s’est immergé progressivement dans cet univers. Aujourd’hui, il assure la présidence de l’association qui gère le Festival. Nous lui avons proposé une revue de presse chronologique en commentant certains articles parus dès 2003 dans Le Nouvelliste.

17.12.2003
Présentation de la première édition agendée du 3 au 7 mars 2004. Titre : « Un Festival à 1,8 million »

« Raphaël Nanchen, Samuel Bonvin ou Maxime Léonard, parmi les membres fondateurs du Festival, étaient déjà venus nous voir bien avant 2003. À l’époque j’étais à l’Office du Tourisme et président des hôteliers valaisans. Ce qu’ils nous présentaient, avec enthousiasme, était un Festival… électronique ! Là, les autorités craignaient qu’ils aillent dans le mur. Alors ils sont partis sur une programmation plus large. Beaucoup évoquent aujourd’hui cette période avec une larme à l’œil. »

27.10.2004
Annonce d’un déficit final de 210 000 francs. Mais aussi 4150 nuitées, 2 millions de chiffre d’affaires, 400 000 francs de retombées médiatiques.

« Il faut se rendre compte que les initiateurs avaient juste un peu plus de la vingtaine quand ils se sont lancés. En terme d’entrepreneuriat, c’était plutôt ambitieux. Ils ont fait preuve d’une vision et d’un courage incroyables. Ils étaient également exceptionnels au niveau du sponsoring, ramenant alors plus de trois fois ce que nous faisons aujourd’hui. »

10.03.2005
Doutes sur Le Régent comme lieu principal du Festival

« Le Régent n’avait pas été vraiment conçu pour ça au début. Et c’est vrai que l’on mettait 45 minutes pour passer d’une scène à l’autre dans des couloirs trop étroits. Par la suite, il y a eu chaque année des remises en question. Entre 2013, date des dix ans, et 2014, il y a eu des changements dans la gouvernance puis un virage net vers l’électro. »

19.12.2014
Sondage. À 72 % les internautes n’apprécient pas la réorientation électro du Caprices Festival (7 % y sont favorables et 21 % sans opinion)

« J’aurais été sans doute dans les 72 % de l’époque… C’était de toute façon la décision à prendre en termes économiques. Prenez un groupe comme Texas, qui est venu au Caprices. Pour une formation identique aujourd’hui c’est au minimum 500 000 francs de cachet, 200 000 francs en infrastructures. Un DJ a besoin d’une scène grande comme une salle de réunion, de platines, d’une régie et c’est quasiment  tout ! Cette orientation fait que l’on boucle à présent le budget et que l’on règle les factures. Mais il n’y pas que ça. Le Caprices Festival a changé l’image de la station auprès des jeunes. Alors oui, il y a du bruit. Ce public ne va pas à 20 heures au lit, le pouce dans la bouche. Mais cela dure quatre soirées par année et après il y a 361 nuits où l’on peut dormir tranquille. »

11.02.2020
Le Caprices Festival change de mains, Joseph Bonvin devient président du Conseil d’administration.

« Nous nous sommes retrouvés à six, qui gravitaient déjà autour du Festival, à vouloir remettre une nouvelle énergie là-dedans, pour que cela perdure. En 2014, lorsque j’ai entendu de l’électro, je ne suis pas resté longtemps. Puis, j’ai fini par danser dessus alors que je tirais des bières au bar du Festival. J’ai appris à l’aimer l’électro. Au grand dam de ma femme quand j’en écoute à la maison. Dans notre comité se mélangent des mentalités très terre à terre, dont je suis, et des artistes-rêveurs qui apportent constamment des choses inventives. Nous apprenons à nous comprendre. Le Caprices a aussi décroché le Prix du meilleur festival électro au monde 2018 à Ibiza. Il est devenu une marque et il se retrouve à Gstaad, Dubaï,  Zanzibar, Marrakech… Après, il faut être réaliste. Il ne parle pas forcément à la population locale. Nous avons 10 à 15 % de public valaisan. Le reste vient de Zurich, Berne, de la Riviera et, à 40 %, de l’étranger, Italie, Allemagne, États-Unis, même du Mexique. Cette audience fait que, dans un sondage, Crans-Montana devient la troisième destination préférée, en Suisse, durant les vacances de Pâques. Les responsables du tourisme savent que c’est au Caprices qu’ils le doivent ! »

Légende photo: Le Caprices Festival a pris depuis une décennie un virage électro qui lui permet d'équilibrer ses finances depuis 2016. Auparavant, le budget était passé progressivement de 1,8 millions à 8,8 millions en 2013. ©Maxime Aliaga

  1. Joseph Bonvin baigne depuis 2006 dans le Caprices Festival. Il y est venu par le biais de la restauration et des VIP. ©Luciano Miglionico

  2. Le public du Caprices a rajeuni l’image de la station. Il attire une audience qui se déplace du monde entier. ©Maxime Aliaga

  3. Giorgio Maulini, né au Vénézuela d’un père italien et d’une mère  allemande, participe depuis plus de dix ans au Caprices. ©Luciano Miglionico

Giorgio Maulini : des mix qui redécouvrent la musique

À 34 ans, Giorgio Maulini mixe déjà depuis plus de deux décennies ! « Avant je composais de la musique. Et un soir, à Copenhague, des amis m’ont amené à un concert d’électro. J’ai compris que c’était ça que je devais faire ! » Arrivé à Crans-Montana voici plus de dix ans, il s’engage au sein du Caprices Festival. « J’ai connu les concerts avec Björk, Iggy Pop ou Mika, c’était géant ! Évoluer vers l’électro a permis d’occuper un créneau qui, à l’époque, n’existait presque pas. »
Giorgio sera évidemment sur une des scènes de l’édition 2024 qui aura lieu du 29 au 31 mars et du 5 au 7 avril. « J’aime bien faire découvrir aux gens de la musique qu’à la base ils ne penseraient pas aimer. Il peut s’agir de morceaux des années 90 qui ont été un peu mis de côté. » Il adore l’électro car il peut y poser ses propres règles. « Je cherche à toucher le public, aller assez profond. Cela lui permet d’oublier qui il est. C’est transcendantal et c’est surtout très beau. » Il remarque que l’électro peut être transgénérationnel. « Avec mes parents, nous retrouvons des morceaux de musique ensemble, cela crée une forme de communauté. » Giogio a aussi pris le virus des Festivals car il a créé le sien en Espagne – Sophie Festival – à Malaga.



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