Véritable poumon économique de la région

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Véritable poumon économique de la région

Les trois cliniques d’altitude sont l’un des piliers de l’économie de Crans-Montana. Elles figurent parmi les plus importants employeurs (513 collaborateurs) de la région et ont dégagé 54 millions de chiffre d’affaires en 2021. Spécialisées dans les thérapies de rééducation, elles ont développé des prestations médicales de pointe pour les patients.

Les trois cliniques d’altitude (Bernoise,Genevoise et Lucernoise) font de la réadaptation (REHA), domaine spécialisé de la médecine. Elles proposent une large palette de prestations de rééducation neurologique, pneumologique, musculo-squelettique, psychosomatique, cardiaque, médecine interne, oncologie… « Notre métier de base est de permettre aux patients de recouvrer leur pleine capacité physique ou psychologique », résume Benoît Emery, directeur de la Clinique Bernoise.

Une récente étude de l’Association des communes de Crans-Montana (ACCM) met en lumière l’impact économique de ces établissements qui offrent des centaines d’emplois dans la région. « Il s’agit de personnel qualifié pour la plupart de degré tertiaire », précise Sylvianne Mainetti, directrice de la Clinique Genevoise. Médecins, physiothérapeutes, ergothérapeutes, psychologues, logopédistes, infirmières… Mais les établissements occupent aussi des professionnels de la restauration, de l’intendance, de l’administration, etc.

VISITEURS POUR LA STATION

Les cliniques, qui jouent la carte de la proximité, sont un client pour plus de cent entreprises et fournisseurs de la région. Maintenance, blanchisserie, informatique, alimentation sont fournies par des commerces  de la place. Cela représente près de huit millions de francs par an. « Nous achetons et consommons local. Avec le label “Cuisinons notre région”, nous offrons des repas équilibrés et durables (produits de saison) à nos patients », souligne Sylvianne Mainetti. À cela, il faut ajouter d’importants investissements. « Nos équipements doivent être régulièrement modernisés pour suivre l’évolution des technologies », complète Fabian Wenger, directeur de la Clinique Lucernoise.

Les cliniques sont aussi un apport pour le tourisme. Les patients dont la majorité vit hors canton y séjournent en moyenne trois semaines. Les familles rendent visite à leurs proches et découvrent la région. Éloignée des grands centres urbains, Crans-Montana développe des animations attractives pour ces visiteurs. « Le label “Family Destination” de la station qui offre une foule d’activités de loisirs aux enfants et familles est un atout pour nous », se réjouit le directeur de la Clinique Bernoise. Figurant dans la planification hospitalière de leurs trois cantons propriétaires et du Valais, les cliniques se battent pour assurer leur pérennité.

COMME UNE ENTREPRISE

Dans ce contexte, la fermeture du Centre valaisan de pneumologie (CVP) n’a pas été perçue positivement. Pour Nicolas Féraud, président de Crans-Montana, « la décision du Canton du Valais a choqué la région et a été un coup dur pour notre économie ». Et de se réjouir que « les cliniques hors canton avec lesquelles nous entretenons d’excellentes relations continuent de se développer à Crans-Montana ». Quant à l’avenir du CVP, des réflexions sont menées sur la réaffectation du bâtiment lorsque l’EMS Le Christ-Roi aura quitté les lieux en 2023. Un groupe de travail, réunissant des représentants des trois communes, du Canton et des districts de Loèche et de Sierre, planche sur une future affectation dans un domaine médical ou autre, avec le secteur public ou privé.

Les trois cliniques ont su opérer le virage de l’adaptation aux nouveaux besoins et optimiser leur gestion. Il faut savoir qu’elles ne touchent, en principe, pas de subvention. « Nous devons donc gérer nos établissements comme une entreprise. Notre activité est dépendante de contrats de prestations signés avec les cantons et de critères de prise en charge fixés dans la structure tarifaire ST REHA », précise Benoît Emery qui relève l’excellente collaboration entre les trois cliniques, notamment pour la promotion de leur institution.

 

  1. Attractives, les trois cliniques d’altitude ont réalisé ensemble près de 73 000 journées d’hospitalisation, en 2021. Les patients valaisans représentent le tiers (25 000 journées) de ces séjours. La Clinique Bernoise a enregistré 31 700 journées d’hospitalisation.

  2. Intégrée aux HUG (Hôpitaux universitaires de Genève), la Clinique Genevoise a réalisé 19 000 journées d’hospitalisation.

  3. La Luzerner Höhenklinik Montana a comptabilisé 21 500 journées
    d’hospitalisation.

 

Légende photo : Désormais établissements de réadaptation, les cliniques d'aujourd'hui continuent de jouer un rôle majeur dans la réussite économique de Crans-Montana comme en témoignent Sylvianne Mainetti, directrice de la Clinique Genevoise, Benoît Emery (à gauche), directeur de la Clinique Bernoise et Fabian Wenger, directeur de la Clinique Lucernoise. ©Luciano Miglionico

LES DESTINS LIÉS DE CRANS-MONTANA ET DE SES CLINIQUES

Crans-Montana aurait-elle connu le même développement sans ses cliniques ? Certainement pas, affirme le médecin et historien Vincent Barras. À la fin du XIXe siècle, des Anglais viennent respirer l’air pur des Alpes. À cette époque, des médecins pensent pouvoir soigner la tuberculose en altitude. Professeur à l’Université de Lausanne et originaire de Chermignon, Vincent Barras a documenté l’histoire passionnante des cliniques. Il s’est intéressé à la manière dont les établissements de santé ont façonné la future station de Crans-Montana : « On venait à la montagne pour se faire du bien. Certains médecins-entrepreneurs ont eu l’idée de coupler cette envie de bien-être à la guérison de la tuberculose. »

Au tournant du XXe siècle, un médecin, le Dr Théodore Stefani et un hôtelier, Louis Antille, ont senti le filon. Dans un premier temps, ils commencent par accueillir des tuberculeux à l’Hôtel du Parc. Cela ne suffit pas à répondre à la demande. Durant les années 1920-1930, sept ou huit sanatoriums voient le jour, suivis par de nombreux établissements.

Les cliniques d'altitude au sommet

Offrant des prestations médicales de pointe, les trois cliniques d’altitude jouent un rôle essentiel dans la bonne santé économique de Crans-Montana. Dans cet entretien vidéo, le médecin et historien Vincent Barras retrace la révolution culturelle à laquelle ont contribué les anciens sanatoriums. 



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