La vie de la région mise en récit

La vie de la région mise en récit

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La vie de la région mise en récit

À l’occasion des 10 ans de l’INFO, les présidents de Crans-Montana, Icogne et Lens évoquent la mission du bimestriel édité par l’ACCM et CMTC. Pour Nicolas Féraud, Olivier Duchoud et David Bagnoud, il renforce les liens à travers une information positive du territoire.

Quelle utilité de bénéficier d’un journal commun ?

L’INFO s’inscrit dans la logique d’une destination partagée : Crans-Montana. En rassemblant nos énergies et nos ressources, nous gagnons en cohérence, en moyens et en professionnalisme. Outil d’information, le journal est aussi un vecteur d’unité régionale. Au fil des pages, le lecteur perçoit intuitivement ce qui nous relie : un territoire commun, des enjeux réciproques, une dynamique collective. À travers des portraits et des reportages illustrant positivement la richesse et la diversité de ce qui se déroule à Crans-Montana, Icogne et Lens, l’INFO permet de mieux connaître ses voisins et renforce le sentiment d’appartenance à la région.

Pourquoi choisir une approche journalistique pour réaliser un média institutionnel ? 

À l’heure des médias digitaux, le régionalisme a tendance à se perdre. Or, c’est important de valoriser ce qui fait l’attractivité d’une région, de relayer l’actualité locale, aussi bien celle de la station que celle des villages et des hameaux. La prolifération de nouvelles non vérifiées circulant sur les réseaux sociaux constitue une motivation supplémentaire de bénéficier d’un média réalisé de manière professionnelle. En plus de relater des faits, des événements, les journalistes font en sorte de rendre les informations accessibles à un large public. Il y a une mise en récit de ces dernières afin qu’elles soient plus intéressantes à lire et mieux comprises. Cette approche particulière est très différente de celle qui se pratique habituellement. Peu de communes disposent d’un tel outil de communication.

Même sans sujets polémiques, en quoi est-ce important de respecter la liberté de traitement de l’information ?

La liberté d’information est une condition essentielle à l’exercice démocratique. Même si nous le finançons, l’INFO ne doit pas être un journal de propagande. Le renforcement du contrôle de l’information dans l’idée d’éviter tout débordement est en réalité contreproductif. À vouloir tout contrôler, on suscite un effet inverse. Nous laissons d’ailleurs une grande marge de manœuvre à l’équipe rédactionnelle dans le choix et le traitement des sujets présentés.
L’INFO aborde tous les thèmes, mais il le fait d’une manière non racoleuse privilégiant une approche pragmatique et constructive. Le journal agit comme un intermédiaire entre les institutions et les lecteurs. Il n’est pas pour autant le porte-parole des autorités communales. Un travail d’analyse de qualité est effectué, ce qui donne davantage de crédibilité à l’information rapportée.

Depuis juin 2024, l’INFO se décline aussi sur internet. Quels avantages y voyez-vous ?

C’est une amélioration de l’offre, car internet permet à la rédaction d’être plus réactive, d’avoir moins de décalage avec les sujets en raison du rythme et des délais de production liés à la réalisation d’un bimestriel.
C’est également une ouverture sur le monde, car en étant désormais disponible sur internet, le contenu de l’INFO devient accessible à plus large échelle. Cela montre aussi la vitalité des communes et sert la promotion économique de ces dernières. Avant de s’installer sur notre territoire, les investisseurs ou les entrepreneurs effectuent souvent des recherches sur internet. Si nous y sommes davantage présents, les moteurs de recherche repèrent ce qui se fait dans la région et mettent en avant nos valeurs et notre dynamisme. 
Le passage sur internet répondait par ailleurs à une demande. Cela a pris du temps pour obtenir un outil efficace qui offre un contenu supplémentaire. Le site complète les articles publiés dans le print grâce au recours du multimédia qui rend les informations plus vivantes.

De quelle manière le budget se répartit-il entre les éditeurs : Association des Communes de Crans-Montana et Crans-Montana Tourisme & Congrès ?

Le financement du journal et du site internet est assuré majoritairement par les trois communes en fonction de leur force représentative. La participation financière de CMTC constitue 12 % du budget total. Cet investissement est essentiel, car c’est celui d’un partenaire clé de la vie de la région. C’était donc une évidence pour nous que CMTC s’intègre au projet dès le début. Cette prise en charge institutionnelle permet d’offrir un journal sans publicité à nos citoyens et résidents secondaires. Pour la rédaction, cela réduit aussi les pressions liées au financement des contenus et assure une plus grande liberté de traitement de l’information.

Quelles perspectives de développement envisagez-vous pour l’INFO ?

Avec une petite équipe, l’INFO fait déjà beaucoup de choses. Si nous n’avions pas de limite budgétaire, nous pourrions bien sûr élargir l’équipe, augmenter le rythme des publications et proposer davantage de contenus multimédias.
Pour l’heure, le print est toujours très demandé. Avec l’accroissement des outils digitaux, peut-être qu’un jour, il cèdera sa place au tout numérique. La présence sur internet pourrait donc encore s’intensifier. Celle sur les réseaux sociaux à travers les comptes de l’ACCM est en bonne voie, nous pourrions envisager de la développer avec une identité propre à l’INFO.
L’important, c’est que la qualité des contenus soit maintenue, quel que soit le support utilisé. Et pour avoir d’autres idées de reportages, nous pourrions prévoir la création d’une boîte à idées justement afin que nos lecteurs nous transmettent leurs suggestions.

ndlr : A l'avenir, l'INFO souhaite renforcer les échanges directs avec ses lecteurs en participant à des animations se déroulant sur le territoire des trois communes. Premier essai effectué le 5 décembre 2025 à l'occasion du lancement de la saison d’hiver à Crans-Montana, avec la présence de l'équipe de l’INFO sur un stand de « Crans-Montana s’illumine » et la mise à disposition… d'une boîte à idées pour y recueillir les propositions.

Lors de la conception du journal, en 2015, la ligne éditoriale retenue s’articulait autour de trois axes : informer, valoriser, mobiliser. À titre personnel, de quelle manière estimez-vous que l’INFO y répond ou devrait le faire davantage ?

Nicolas Féraud, président de Crans-Montana depuis 2017 : La mission d’informer est totalement remplie. Les articles abordent des thèmes très diversifiés. Cet éclectisme dans le traitement de l’information permet de proposer différentes grilles de lecture. Chaque commune dispose de ses propres moyens de communication, mais l’INFO amène des contenus complémentaires. C’est ce qui était demandé. 
La région est largement valorisée à travers une information positive qui s’attache à mettre en évidence ce qui fonctionne, ainsi qu’à faire connaître des personnes partageant leurs passions, leurs réalisations, leurs projets. 
Mobiliser, c’est ce qu’il y a de plus long et difficile à réaliser, car encore trop de monde n’a pas conscience de la richesse de notre région, de tous les atouts formidables dont elle bénéficie. L’INFO fait le maximum, mais on ne peut pas convaincre ceux qui gardent les yeux fermés sur le potentiel existant. Pour qu’elle se concrétise, la mobilisation doit s’effectuer dans les deux sens.

Olivier Duchoud, président d’Icogne depuis 2025 : Les trois axes sont remplis même si concernant la mobilisation, on peut sans doute encore améliorer le sentiment d’appartenance. Pas seulement à la région, mais au journal lui-même, avec l’objectif que l’INFO devienne LE journal de la population des trois communes.
Notre territoire est en plein développement et l’INFO doit constituer une porte d’entrée de l’information et de la communication de la région. Le fait d’être présent sur internet, c’est très bien et c’est la voie à encourager afin de raccourcir le délai entre le recueil de l’information, l’écriture, la production et la diffusion.

David Bagnoud, président de Lens depuis 2009 : Informer : c’est excellent. Personnellement, je découvre plein de choses qui ont lieu à Crans-Montana ou à Icogne à travers les reportages présentés. Si on voulait en faire plus, on pourrait passer à une production mensuelle. 
Valoriser : l’INFO le fait très bien surtout en veillant à mettre en évidence tous les types d’activités et de réalisations existantes ou en proposant des portraits de madame et monsieur Tout-le-Monde et pas seulement en se faisant l’écho des grands événements ou des personnalités connues. 
Mobiliser : cela s’est fait durant le Covid en particulier en soutenant diverses initiatives et actions locales. Dans ces moments compliqués, la mobilisation prend véritablement tout son sens. 
Pour l’avenir, peut-être qu’avec une page dédiée aux activités des nombreuses associations et clubs locaux – même si ces informations trouvent déjà leur place dans le journal – on valoriserait encore plus ces acteurs régionaux et on les mobiliserait davantage autour de projets communs.

  1. LA MAROTTE DE NICOLAS
    LA MAROTTE DE NICOLAS

    Je suis un fan de la saga cinématographique Star Wars avec une préférence pour la trilogie originale sortie dans les années 70-80. Une collection de figurines squatte mon bureau à la Commune. C’est mon Grogu (enfant de 50 ans de la même espèce que Yoda). J’aime cette idée que malgré son âge et son expérience, il reste un enfant au fond de lui. Il défend aussi des causes justes.

  2. LA MAROTTE D’OLIVIER
    LA MAROTTE D’OLIVIER

    Le sport m’est indispensable pour me ressourcer, faciliter mes décisions. Selon mon envie du jour, je choisis l’une ou l’autre activité sportive. De 15 à 27 ans, ma vie était axée autour du trial. Aujourd’hui, je suis multisports. En hiver, je fais du ski épicurien avec les copains, du ski de piste, de la peau de phoque, du ski de fond. En été, je pratique le golf, le VTT, le vélo de route et toujours le trial.

  3. LA MAROTTE DE DAVID
    LA MAROTTE DE DAVID

    Nels (anagramme de Lens) est né un 1er août, jour de la fête patronale du village. Depuis l’âge de 8 ans, j’ai toujours eu des chiens. J’ai aussi 2 chevaux qui vivent en liberté et dont je m’occupe chaque jour et un chat.
    Les animaux exigent un plein engagement tout en offrant un bel équilibre. Leur présence me connecte au vivant, à la nature, me ressource et me déstresse.

Légende photo : De gauche à droite, Nicolas Féraud, Olivier Duchoud, David Bagnoud © Luciano Miglionico



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