Célébrer pour apaiser

Édith Germanier Briguet s’est trouvé une nouvelle vocation à l’aube de la retraite. L’ancienne assistante sociale, connue dans la région pour son passé politique et son rôle dans la cave familiale, est devenue célébrante laïque.

J'adore m’occuper de mes petits-enfants, mais je ne me voyais pas devenir grand-mère au foyer. » Arrivée à l’aube de la retraite, Édith Germanier Briguet s’est dit que sa vie active ne s’arrêterait pas là. Son parcours professionnel s’est construit au contact des gens, d’abord au CMS de Sierre comme assistante sociale pendant vingt-trois ans, puis à la cave de son mari Joël Briguet, à Flanthey, durant douze ans.  Intéressée par le domaine public, elle a aussi siégé au Conseil communal d’Icogne et présidé l’assemblée des délégués de l’ACCM.

Lorsqu’elle quitte la cave familiale en passant le relais à sa fille, elle commence par s’investir dans le milieu associatif au sein du comité des Cinéphiles de DreamAgo, dont elle deviendra ensuite la présidente. Mais au fond, elle aspire à une démarche plus personnelle. «J’avais soif d’apprendre, d’acquérir de nouvelles compétences.» Que faire ? Dans quoi se former ? Le domaine socio-culturel l’attire, elle pense même à devenir clown dans les hôpitaux… C’est en assistant à une cérémonie de mariage laïque qu’elle a le déclic. « J’ai trouvé cela magnifique et senti que cela pouvait me correspondre. »

POUR TOUTES LES OCCASIONS

Elle se lance dans la formation officielle de célébrante laïque et apprend à concevoir des cérémonies pour toutes les occasions : fiançailles, mariages, baptêmes, funérailles, divorces, renouvellements de vœux, etc. Cette nouvelle fonction, qu’elle pratique au sein du collectif votreceremonie.ch depuis deux ans, la passionne. Les rencontres, les récits de vie, l’organisation et l’animation de ces moments sont toujours riches en émotions.

Ma démarche n’est pas anticléricale,

tient-elle à préciser. Les personnes qui ne souhaitent pas recourir aux services de l’Église n’ont rien pour passer le cap difficile du décès d’un proche, par exemple. L’organisation d’une cérémonie laïque permet de remplir ce vide. »  l’ancienne assistante sociale ne craint pas les situations douloureuses ni les relations tendues qui peuvent surgir dans les familles. Elle s’est aussi spécialisée dans l’accompagnement du deuil périnatal. « Mon objectif est d’apporter un peu d’apaisement, d’aider à vivre l’absence. »

UNE AVENTURE UNIQUE

La maîtresse de cérémonie officie régulièrement pour des mariages. Elle veille au bon déroulement des différentes étapes de la  célébration, intégrant musiques, lectures et témoignages. « Les futurs mariés sont souvent stressés à l’idée d’en faire “ le plus beau jour de leur vie ”. Cela les soulage de me confier la partie officielle. Ensemble, nous créons un rituel personnalisé selon leurs valeurs, leur symbolique et leur histoire. »

Chaque mandat est une aventure unique, dans laquelle Édith Germanier Briguet joue un rôle qui semble taillé sur mesure. Son expérience de vie et son bagage professionnel se révèlent de précieux atouts pour ces situations qui demandent tact, maîtrise et créativité. « Même mon côté autoritaire passe bien dans cette fonction, dit-elle en riant. Je constate que mon âge rassure, y compris les jeunes. »

Légende photo : Dans un jardin privé, une crypte ou un alpage, Édith crée et anime des cérémonies sur mesure pour accompagner les grandes étapes de la vie. © Luciano Miglionico