À la recherche de l’authenticité

À la recherche de l’authenticité

En revue

À la recherche de l’authenticité

Entre architecture et cuisine, son coeur balançait. Jean-Yves Blatt a fait le second choix et gravi les marmites le menant de l’apprentissage à la direction de 5 étoiles en passant par le marketing hôtelier. Depuis février 2025, il dirige le Six Senses de Crans-Montana.

Ouvert en 2023, le Six Senses a déjà connu plusieurs changements de direction. Comment envisagez-vous l’avenir de l’établissement ?

Je suis le troisième directeur, mais cela n’a rien d’exceptionnel pour un hôtel de luxe, dont les débuts sont toujours compliqués. Cela demande du temps de trouver le juste équilibre. Le Six Senses est un produit magnifique qui allie design moderne et chaleur  montagnarde. Avec mon équipe, nous devons désormais intensifier les liens avec les associations, les commerçants, la population de Crans-Montana afin que nous nous intégrions davantage à la région et devenions un lieu de vie à part entière.

Quelles sont vos priorités ?

Nous devons retravailler la qualité de notre accueil. Pour cela, nous avons repensé notre offre culinaire et celle réservée au divertissement en nous recentrant sur la valorisation des produits locaux, un service plus décontracté et en délimitant mieux les espaces dédiés à chaque activité. Le 5 décembre, nous rouvrirons notre deuxième restaurant, le Byakko, qui offrira une cuisine japonaise plus traditionnelle que ce que nous proposions jusqu’alors. Un bar musical prendra place dans l’actuelle bibliothèque pour dynamiser l’étage de la réception.

Vous misez aussi sur une ouverture à l’année. Un positionnement audacieux pour un 5 étoiles ?

Mis à part le Chedi Andermatt, peu d’établissements de luxe osent ce pari (ndlr : en 2020, Jean-Yves Blatt a obtenu le titre d’hôtelier de l’année et hissé le Chedi Andermatt au rang de meilleur hôtel). La destination possède le potentiel nécessaire pour que d’ici trois à cinq ans, le Six Senses de Crans-Montana réussisse le défi.

Vous voulez mettre en avant l’authenticité du lieu. Quelle stratégie privilégiez-vous ?

Cela passe par le développement du marché de proximité, en particulier en Suisse alémanique. Nous souhaitons offrir à cette clientèle des séjours courts, mais riches en expériences, où le bien-être, la gastronomie et l’environnement naturel se conjuguent pour créer des moments inoubliables.

Quels sont vos objectifs en termes de fréquentation ?

Nous visons une progression significative de la clientèle helvétique. Aujourd’hui, elle représente 30% de notre fréquentation. Nous voulons atteindre 50 % en fidélisant des clients qui reconnaissent la valeur d’un séjour ressourçant à Crans-Montana.

  1. PLAISIR DU TERRAIN
    PLAISIR DU TERRAIN

    Mon jardin secret : enchaîner les cols alpins au volant de ma voiture de sport que je possède depuis vingt ans. Même si ma carrière professionnelle m’a amené à travailler pour des hôtels prestigieux comme le Park Gstaad, le Chedi Andermatt ou le Villars Alpine Resort, le luxe et la puissance ne m’intéressent pas. Je recherche en priorité le contact avec le terrain.

  2. LA PÊCHE AU NATUREL
    LA PÊCHE AU NATUREL

    J’ai appris à pêcher avec mon père, du côté de Rougemont d’où je viens. Je ne pratique plus aussi souvent que souhaité par manque de disponibilité. J’ai transmis le goût de la pêche à mes trois fils : Gabriel, Lucien et Charles. Nous allons en pleine nature, dans les ruisseaux et les rivières. C’est une activité qui se mérite et offre de beaux et vrais partages.

  3. UN AMOUR DE CHIENNE
    UN AMOUR DE CHIENNE

    Après la perte de mon premier chien, il m’a fallu dix ans avant d’en reprendre un. Dernière de sa portée, Bella est une croisée, bouvier et collie. À 7 ans, elle reste très craintive. Je profite de mon rare temps libre pour aller marcher avec elle. En raison de son museau fendu, personne n’en voulait. Ma femme Ulrike a craqué pour elle. Vivre sans chien serait difficile.

Légende photo : Jean-Yves Blatt © Luciano Miglionico



ARTICLES CONNEXES