La taxe au sac débarque!

La taxe au sac débarque!

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La taxe au sac débarque!

Dès le 1er janvier 2018, la taxe au sac entre en vigueur et, avec elle, son lot de changements. Le nouveau dispositif se calque en grande partie sur le système actuel. Il nécessitera toutefois des ajustements pour permettre à chacun de mieux recycler.

La Commune de Crans-Montana dispose de 4 déchetteries et de 19 écopoints. Ces derniers possèdent des containers à papier, verre, pet et aluminium. Ils permettent aussi de jeter les déchets de nos sacs poubelle. «Tout cela va rester. Aucune suppression d’infrastructures n’est prévue avec l’instauration de la taxe au sac. Le nouveau dispositif ne va pas révolutionner le système, mais il est clair que nous devrons, avec l’usage, affiner l’offre afin de permettre à tout à chacun de recycler», explique Carlo Clivaz, conseiller communal de Crans-Montana responsable du dossier. L’horaire de certaines déchetteries sera, par conséquent, élargi.

En haute saison, les moloks doivent être vidés plus souvent.

Le conseiller communal ajoute que la taxe au sac n’entraînera aucun coût supplémentaire au niveau de la gestion des déchets. La Voirie doit s’autofinancer, mais elle ne peut pas légalement faire de profits. Il n’y a donc pas de volonté d’augmenter les prix. Le tarif de 1,90 franc par sac de 35 litres a, d’ailleurs, été validé par le Surveillant des prix. Ce chiffre a été fixé en se basant sur le volume de déchets des années précédentes. En 2016, 4137 tonnes de déchets communaux ont été évacués.

Trois millions de bouteilles en pet sont vendues chaque jour en Suisse. Il faut 4 litres d’eau pour fabriquer une seule bouteille.

Obligation fédérale

«La loi fédérale nous contraint par contre à introduire le principe du pollueur-payeur», souligne Carlo Clivaz. Concrètement, celui qui ne trie pas va payer davantage que celui qui trie. Avant l’instauration de la taxe au sac, les habitants de la commune s’acquittaient d’une taxe forfaitaire, pour la plupart en fonction de la taille de leur logement. Avec le nouveau système, ils payeront toujours cette taxe de base destinée à financer les infrastructures, mais elle sera diminuée de moitié. La taxe se situera entre 0,10 et 0,20 franc par mètre cube SIA. Le reste, soit l’élimination des déchets, sera financé par la taxe au sac. À noter que 80% des revenus tirés de cette taxe reviennent à la Commune. Des mesures d’accompagnement seront également proposées. Les personnes incontinentes et les jeunes parents recevront plusieurs sacs taxés gratuitement, car ils ont affaire à un plus gros volume de déchets du fait des couches.

Les sacs poubelle Texaid permettent de donner une seconde vie à ses vêtements.

À plus long terme, le budget lié au ramassage des déchets devrait baisser, les gens triant plus. «Mais cela reste encore à vérifier. Pour l’année 2018, on n’augmentera pas les effectifs de la Voirie, même s’il est clair qu’en période de haute saison il y a plus de travail du fait de l’arrivée des touristes», précise le conseiller communal. Les moloks doivent, en effet, être vidés plus souvent.

Les entreprises aussi

Les entreprises sont aussi soumises à la taxe au sac, y compris les hôtels et les restaurants. «Il va leur falloir un temps d’adaptation, c’est sûr», s’exclame Carlo Clivaz. Pour les aider, la Commune leur a fourni une liste de firmes spécialisées dans la gestion des déchets alimentaires. Elles disposent de plusieurs années d’expérience de la taxe au sac, cette dernière étant instaurée dans tous les cantons, à l’exception de celui de Genève qui, en 2015, l’a repoussée pour quatre ans malgré les injonctions de Berne.

Des poubelles cendriers installés aux arrêts de bus – ici, à Chermignon – très pratiques pour les fumeurs.

«Nous fournissons aux entreprises des pistes et des solutions. Mais c’est à elles de décider comment elles souhaitent procéder», ajoute le conseiller communal. CMA a d’ailleurs déjà pris des contacts avec des groupes spécialisés dans les déchets ménagers.

Amendes et déchets sauvages

Carlo Clivaz tient à souligner qu’en matière de déchets sauvages (littering), la Commune de Crans-Montana poursuivra sa politique de tolérance zéro. Des sanctions sous forme d’amendes sont prévues. En outre, plusieurs collaborateurs de la Voirie sont assermentés pour effectuer des contrôles. Gare à celui qui n’utilisera pas le bon sac taxé, rouge et blanc, le même dans toutes les communes bas-valaisannes. Mais le fait d’avoir un même et unique sac devrait contribuer à lutter contre le tourisme des poubelles, le prix étant le même partout.

L’ouverture des poubelles publiques sera réduite, afin d’éviter que les gens y balancent tous leurs déchets et n’utilisent pas les nouveaux sacs payants. Seuls les petits déchets comme les mouchoirs y trouveront leur place. Pour informer la  population, la Commune de Crans-Montana a envoyé un flyer sur la taxe au sac en français à tous les ménages. Pour les résidents secondaires non francophones, le flyer mentionne un lien internet avec la traduction en trois langues.

Conseils et recommandations: www.trier-pas-sorcier.ch

Pour le conseiller communal Carlo Clivaz, la taxe au sac n’entraînera pas une révolution, mais un changement de mentalité. © Paul Vetter

3 questions à Mélanie Gavillet et Stéphanie Caille, gérantes d’un magasin en vrac à Romont

Le Canton de Fribourg a été le premier en Suisse romande à introduire la taxe au sac en 1999. Que pensez-vous de cette taxe?

Elle encourage le tri, c’est positif. Après, les déchetteries peuvent en faire plus. Souvent, les gens balancent leurs ordures sans réfléchir. Il faut une réflexion plus globale sur la gestion de ses détritus: consommer moins et mieux.

Comment réduire ses déchets?

En évitant la surconsommation. Coller l’autocollant «Pas de publicité» sur sa boîte aux lettres pour éviter d’être tenté par des produits à prix cassés. Faire un compost (il existe des composts d’appartement). Acheter en vrac. Des études ont montré que ça ne coûte pas plus cher, car le client n’achète que ce dont il a besoin. Chaque ménage jette environ le tiers de ce qu’il achète. Eviter les plastiques qui vont à la poubelle et se recyclent mal.

Vous avez ouvert votre magasin il y a six mois, comment les habitants ont-ils réagi?

Ils jouent le jeu, notre fréquentation est en hausse. Les commerçants participent aussi à notre démarche. Nous avons une carte de fidélité commune avec une dizaine de commerces. Quand un client vient avec son bocal acheter un produit, il reçoit un point. Lorsque sa carte de fidélité est pleine, nous lui offrons un cadeau. Un boucher a même décidé de baisser ses prix de 2%, car cela lui revient moins cher de vendre sa viande sans emballage. Il fait profiter le client de cette baisse.



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