
Le distributeur de lait frais cartonne
Le distributeur de lait frais cartonne
Du lait cru, frais de la ferme : c’est ce que vous propose l’éleveur Pascal Cordonier qui a installé un distributeur au centre de Lens. Le succès est au rendez-vous !
« Bravo, Pascal, c’est super ce que tu fais », lâche cette cliente, rentrant chez elle avec sa bouteille de lait. Ce genre de remarques, Pascal Cordonier en a entendu beaucoup depuis qu’il a installé, fin décembre, son distributeur de lait frais au cœur de Lens. Et c’est pour lui une satisfaction et une grande motivation. Car cette démarche de vente directe a valeur de test pour l’éleveur lensard : « J’ai deux enfants, Tom et John, qui suivent une formation agricole. Nous avons un projet d’agrandissement. Avant d’investir, je voulais connaître la réaction des gens à ce genre d’initiative. » Et elle est plus qu’encourageante. Le succès du distributeur va crescendo et les ventes dépassent largement les 30 à 40 litres quotidiens espérés.
Tom Cordonier veille à ce que Victoria, l’imposante reine de Corbyre,
fournisse sa contribution au lait vendu à l’automate de Lens.
SIMPLE ET EFFICACE
Chaque soir, l’éleveur vient remplir la machine qui se charge du reste. Elle conserve le lait cru à température idéale. Des brasseurs évitent que la crème ne se dépose. Ajoutez-y une pompe, un compteur et une caisse. Quant à l’utilisateur, il arrive avec son récipient et paie un franc par litre. Dans le milieu paysan, c’est le montant jugé correct pour que l’élevage de vaches à lait permette de dégager un salaire tout en procédant aux indispensables investissements. « Le lait d’industrie, vendu à la grande distribution, est rétribué autour de 53 centimes. Pour le lait destiné à la fabrication de fromage, c’est 95 centimes. Un franc à la machine, c’est donc un petit supplément non négligeable », confirme l’agriculteur. Outre l’apport financier, ce sont surtout les réactions des gens qui réjouissent Pascal Cordonier. « C’est un vrai signe de soutien à l’agriculture de proximité. Les gens nous manifestent leur confiance. Ça fait chaud au cœur, car dans la presse, on lit souvent des messages négatifs à l’égard de la profession. »
EXPLOITATION DIVERSIFIÉE
L’encourageant succès du distributeur est le bienvenu pour cet entrepreneur dynamique qui fait tourner une exploitation de belle taille. Car la ferme Cordonier, c’est tout de même une centaine d’hectares sur le coteau et quelque 150 bovins. Outre les veaux et les génisses, on y dénombre une quarantaine de vaches à lait qui ont produit l’an dernier quelque 150 000 litres de lait. « À 70 % des simmentals, et le reste, des hérens qui sont traites, il faut le relever. La majorité du lait est destinée à la fabrication de fromage à raclette, bien mieux valorisé », précise le patron. Ajoutons une vingtaine de chevaux qui réjouissent les amateurs d’équitation. On devine que le travail ne manque pas !
Légende photo : Lorsqu’il vient recharger le distributeur, Pascal Cordonier peut apprécier à sa juste valeur le soutien de la clientèle à une agriculture de proximité. © Paul Vetter